A l’origine duo basse/chant-batterie composé de Jared Warren et Coady Willis. Formé en 2004, le combo a à son actif le massif Head for the shallow quand il devient la section rythmique des Melvins en 2005. Union des plus harmonieuses, le big-biz s’illustre en effet dans un punk/sludge/stoner manifestement inspiré par le groupe de Buzz Osborne. L’album (A) Senile animal des Melvins en boîte, Big Business assure régulièrement les premières parties de la tournée, Crover et Osborne les rejoignant ensuite sur scène pour le show des Melvins. En 2007 paraît Here comes the waterworks. Les compères s’adjoignent les services de David Scott Stone pour des doses homéopathiques de guitares et de claviers. Un nouveau rouleau compresseur. Récidive en 2009 avec Mind the drift, le duo devient un powertrio avec l’arrivée aux guitares de Toshi Kasai.
Big business a fait récemment l’annonce de nouveaux morceaux en préparation et de l’intégration d’un nouveau membre en la personne de Scott Martin à la guitare. S’il semble que Toshi Kasai se soit momentanément éloigné du groupe pour honorer d’autres engagements, les prochaines productions de Big Business devraient être celles d’un quatuor.
Pour l’heure, les trois albums studios de Big Business pris dans leur ensemble concilient de façon exemplaire cohérence et évolution, chose assez rare pour être remarquée, et signalée comme remarquable. Pour cause, Warren, Willis, aussi bien que les membres plus récents sont des vétérans de la scène alternative américaine. L’intégration du duo original au sein des Melvins à des postes de premier ordre pour ce groupe donne une idée assez claire du niveau technique et de l’approche musicale du duo. Pour autant, Big Business ne se résume pas à un ersatz de Melvins. Les fans de ces derniers y trouveront plus que largement leur compte, c’est entendu. Ceci étant, Big Business institue l’influence Melvins en véritable sous-genre d’un punk-rock complexe, teinté de Noise, reléguant l’aspect Metal pour s’aventurer sur les terres du rock-psychédélique, voire progressif. Confère Here comes the waterworks et surtout Mind the drift.
Chacun des albums en date est un mur de basse-batterie d’une rare densité. L’incorporation progressive des guitares saupoudrées ici et là aura eu pour effet d’enrichir et rendre digeste et plus subtil un hardcore latent. Big Business, à l’instar des Melvins en leur temps, ne brille pas que dans la surenchère, mais s'illustre aussi par sa musicalité.
Enfin, il convient de saluer les prestations vocales de Jared Warenn qui magnifient littéralement ces trois albums. Beauté de la voix, ingéniosité des lignes mélodiques, intelligence des arrangements choraux, notamment à partir de Mind the drift. Clair ou écorché, fondamentalement rock n’roll, presque parfois lyrique ; le bassiste-vocaliste tire vers le haut ce combo à l’identité poisseuse.
Peut être une des plus belles formations actuelles, à qui on souhaite de rester aussi constante et cohérente dans son évolution. Qu’on souhaiterait aussi voir sur scène en Europe, voire en France, et pourquoi pas avec les Melvins, et pourquoi pas prochainement ?
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